Le Vorombe titan de Madagascar et les mystères qu’il révèle

Tout à commencé en janvier 1851. Un marchand français avait découvert des œufs géants fossilisés dans la région Sud de Madagascar, plus précisément dans l’Isalo. Il s’empressa de rapporter ces fameux œufs en France pour être étudier. Cette découverte exceptionnelle va ouvrir un aperçu fascinant de la faune ancienne de Madagascar.

La découverte de l’Œuf de L’Aepyornis

Les analyses des œufs ont démontré qu’il s’agissait bien des œufs d’Aepyornis, connu également sous l’appellation d’Oiseau-éléphant. Les œufs d’Aepyornis sont remarquables par leur taille impressionnante, atteignant jusqu’à 1 mètre de circonférence et 34 cm de hauteur, avec un volume pouvant atteindre une contenance de 9 litres. Ces dimensions font de ces œufs les plus grands de l’histoire aviaire.

En Novembre 1970, L’Unesco interdit la commercialisation des ces œufs. Cependant, dès 1999, 315 œufs d’Aepyornis provenant d’Antananarivo ont été saisis par la douane Française. En 2006, un œuf d’Aepyornis a été saisi par la douane italienne, en route vers les États-Unis. Ces incidents mettent en lumière les défis liés à la protection et à la conservation de ces trésors fossilisés.

Récemment, un de ces précieux œufs a été vendu aux enchères à Londres pour la somme remarquable de 40 000 euros, soulignant leur rareté et leur attrait auprès des collectionneurs et amateurs d’histoire naturelle. De ce fait, selon une source locale, en 2021, pour préserver ce patrimoine exceptionnel, Madagascar a interdit l’exportation de ces œufs, reconnaissant leur valeur historique et scientifique.

En ces temps-là, ils n’ont pas trouvé que des œufs, ils ont également trouvé des éléments osseux…

Aepyornis Maximus ou le Vorombe Titan

L’exploration paléontologique sur la Grande île se poursuit lorsque les éléments osseux ont été découverts aux alentours du même site où on a trouvé les œufs.

Éléments de Découverte :

Les premiers éléments osseux d’Aepyornis qui ont été découverts, en 1851, étaient des fragments de tarsométatarses. C’est-à-dire des fragments de os de ses pattes. Ces éléments ont permis d’identifier que ces spécimens étaient des oiseaux. L’analyse ADN en comparaison avec les œufs ont confirmé qu’il s’agissait bel et bien des os d’Aepyornis.

Premier Squelette Monté

En 1894, le premier squelette complet d’Aepyornis a été monté, exposé dans la Galerie de Paléontologie, témoignant de la richesse de la mégafaune malgache qui a disparu il y a 2 500 à 600 ans. Ce squelette est visible dans la Galérie de la Paléontologie en France

Le plus gros et des Aepyornis et le plus gros oiseau de l’histoire

L’oiseau-éléphant de Madagascar ou l’ Aepyornis Maximus ou encore le Vorombe titan (son nom scientifique) mesurait entre 3 à 4 mètres de haut. Il pesait près d’une demi tonnes et était incapable de voler en raison de ce poids. Ces géants pouvaient atteindre jusqu’à 650 kg, les classant comme les plus gros oiseaux de l’histoire, bien que le Moa (oiseau de la même espèce) australien détienne le titre du plus grand (5m de hauteur, mais plus léger).

Toutefois, avec leurs longues pattes et leur bassin développé, les Aepyornis étaient d’habiles coureurs, atteignant des vitesses impressionnantes jusqu’à 70 km/h.

Les témoignages et les récits sur le Vorombe titan de Madagascar

Le Vorombe titan, également connu sous le nom de Vorompatra qui signifie « oiseau des Ampatres » ou l’oiseau des Androy était le plus grand de la race des Aepyornis. Ils habitaient les forêts arides du Sud de Madagascar. Chassé par les hommes, ces créatures qui coexistaient avec les lémuriens et les tortues géantes, sont tous désormais éteints.

Voici le témoignage de M. de Chazotte, colon français de la région de Tuléar, recueilli en 1924 par M. Humbert, botaniste à la Faculté des Sciences d’Alger : « Une femme indigène du nom de Zavast affirmait qu’environ en 1890, un immense oiseau aurait été abattu par les habitants de Tompomana, le roi des Masikoros, près de Manombo (au nord de Tuléar). Cela aurait eu lieu dans un marais intérieur, consécutivement à un violent cyclone. On aurait nécessité la force de vingt-quatre hommes pour transporter la carcasse ».

Le révérend père Angelvin, dans la région de Tuléar en 1931, partage également son témoignage saisissant : « Trois frères résidaient dans une habitation forestière. Deux d’entre eux étaient sortis, laissant l’un derrière pour veiller sur la maison. Soudain, des bruits retentissent, des branches se cassent et des cris d’oiseaux emplissent l’air. Intrigué, l’homme resté à l’intérieur observe par une fente de la case et aperçoit un oiseau d’une taille colossale, qui ne vole ni ne grimpe. Son poids est tel que, lorsqu’il s’allonge au sol, celui-ci résonne. L’homme qui était sorti reçoit un coup de pied dans le ventre, tandis que l’oiseau tente de le saisir avec son bec. »

Les récits des aventures légendaires de Sindbad, le marin originaire de la ville de Bassora en Iraq, se sont déroulées principalement dans l’océan Indien. Les experts suggèrent que l’oiseau rokh de Sindbad pourrait être une référence à l’Aepyornis Maximus de Madagascar, aujourd’hui disparu.

Disparition Mystérieuse :

Bien que des témoignages suggèrent une survie jusqu’au 19e siècle, les enregistrements au radiocarbone indiquent une disparition il y a environ 1000 ans. La chasse, les changements d’utilisation des terres et les zoonoses, c’est-à-dire la peste, la rage ou le tuberculose transmis par les volailles ont probablement contribué à l’extinction de l’Aepyornis.

Une découverte encore plus inattendue s’est dévoilée après l’analyse des fragments d’os d’Aepyornis recueillis à Madagascar. En effet, la datation au radiocarbone a révélé que la présence humaine à Madagascar remonte à plus de 10 000 ans.