L’ ethnie Bara à Madagascar
Au cœur de la Grande Île, parmi les 18 ethnies qui la composent, les Bara se distinguent particulièrement par leur attrait physique, culture et tradition. C’est dans la partie sud du massif du Makay que leur présence est prédominante. Ils résident dans cette région depuis Ikalamavony au nord, Ivohibe à l’est, Ankazoabo à l’ouest, jusqu’à Betroka au sud. Le nord du massif est habité par les Sakalava et les Betsileo.
L’origine et les spécificités du peuple Bara
Son origine Africaine
Les racines des Bara remontent à un certain Rabiby, le fondateur légendaire de ce peuple, venu d’Afrique au XVIIè siècle (selon un certain Louis Michel). On estime, selon la tradition orale, que l’origine des Bara pourrait être liée à l’arrivé de ce « Rabiby » et ses peuples Bantoues de l’Afrique sud-équatoriale venus par milliers du Malawi et de la Tanzanie. Aucune date précise n’a été enregistré jusqu’à lors concernant la formation de ce peuple. Toutefois, une similitude frappante entre ces peuples africains et les Bara se manifeste dans leur physique imposant, grands et minces.
Les éléments distinctifs du peuple Bara

Connus pour être de redoutables guerriers et vaillant au combat, les Bara sont source de crainte pour les autres ethnies Malagasy. Fiers ,indomptables et indépendants, ils ont résisté avec succès aux expéditions de Radama I et Ranavalona I (monarques des hautes terres), qui cherchaient à conquérir leur royaume. Ils ont poursuivi leurs conflits contre les Mahafaly et les Betsileo, réussissant à les repousser jusqu’à Isandra, préservant ainsi leur propre système monarchique.

Les Bara sont des semi-nomades qui sillonnent les vastes étendus de la région sud-aride de Madagascar avec leurs troupeaux de zébus. Estimée à environ 600 000 personnes, en 2006, cette communauté a su également conserver ses traditions et son mode de vie unique malgré les évolutions modernes.

Les Bara sont particulièrement connu pour être polygame. Certains hommes peuvent contracter jusqu’à sept mariages. Cependant, des conditions s’appliquent : l’autorisation de la première épouse est nécessaire pour prendre une deuxième, et celle des deux premières pour en prendre une troisième, et ainsi de suite. Ces unions multiples impliquent : « offrir des zébus » à chaque mariage. De ce fait, la polygamie demeure généralement l’apanage des individus aisés.
La place du zébu chez les Bara

Le zébu chez les Bara revêt une importance symbolique en tant que signe de richesse et de fierté. Les Bara se démarquent en tant que spécialistes de l’élevage de zébus. Leur rêve est d’en posséder le plus possible. Ceux qui sont considérés riches au milieu d’eux en ont des millions de tête. De ce fait, leur tradition et fête tournent autour du zébu.
Le mode vestimentaire des Bara

Les hommes Bara portent des tenues en « siky be » de flanelle ou en « bemiray », complétées par des chapeaux en paille ou en cuir, des pantalons ou shorts, et des « kiranyl » (chaussures de brousse). Un peigne sur la tête indique le statut marital.
Les femmes portent des robes colorées avec un Lambahoany, ne portant des chaussures que lors des fêtes. La coiffure différencie les femmes mariées des célibataires, bien que la plupart utilisent des bigoudis. Les villages Bara, entourés de cactus et sisals, abritent des maisons en roseaux enduits de terre mélangée à de la bouse de zébus, aux toits de chaume « Bozaka », une herbe d’Isalo.
Son alimentation
Les Bara se nourrissent principalement de riz, considérant que manger signifie manger du riz. Ne pas manger du riz mais manger autre chose pour le déjeuner signifie encore jeûner. La culture du riz chez eux exige beaucoup de surveillance et de rigueur. De par leur origine africaine, ils consomment également du manioc, de l’arachide et de la patate douce, qui poussent avec moins de soins dans leurs champs.
La culture et la tradition que l’on ne trouve que chez les Bara

Le Ringa
Dès leur jeunesse, les hommes Bara s’initient à des sports de combat à main nue appelé le « Ringa », une sorte de lutte malgache. Ces disciplines spectaculaires, accompagnées de danses et musiques traditionnelles, façonnent leur identité unique. La danse du « Papango », où un homme perché en haut d’un poteau de bois mime l’envol d’un oiseau de proie, est une illustration vivante de leur riche patrimoine culturel.
Le vol de zébu
Le vol de zébus, tradition unique, demeure un acte glorieux pour prouver sa bravoure et séduire les femmes Bara. Pour les observateurs extérieurs, ceux qui pratiquent cet acte sont les Malaso, les Dahalo ou encore les Mavo, considérés comme des voleurs de zébus condamnables. Pour les Bara, c’est surtout un jeu sportif dont l’objectif est de ne pas se faire attraper ni tuer pendant l’acte.
Il est impossible pour les Bara de se marier sans avoir volé de zébu, prouvant ainsi leur virilité à leur communauté. Au moins deux zébus sont nécessaires pour la célébration du mariage, l’un offert à la femme et l’autre aux parents, qui sera sacrifié et mangé lors de la fête. Cette tradition devient difficile à pratiquer actuellement en raison de l’intervention améliorée des forces de l’ordre.
Les tabous des Bara
En règle générale, les Bara observent quatre tabous, concernant respectivement le sanglier, la pintade, la chèvre (dont l’interaction, l’élevage et la consommation sont strictement interdits), ainsi que tout contact avec des impuretés, telles que les déchets. Cependant, il est important de noter que chaque individu au sein de leur communauté détient également ses propres tabous particuliers. Malgré cela, l’origine de ces interdictions demeure enveloppée de mystère, échappant à une explication claire.
Les tombeaux Bara
Les tombeaux des Bara sont souvent nichés dans les cavités des falaises, symbolisant un accès difficile et mystique. L’entrée de ces lieux sacrés est marquée par des crânes de zébus, renforçant le lien spirituel entre le peuple et leur bétail. Dans cette communauté, l’escalade des falaises est une compétence spécialisée, réservée à quelques hommes habiles, créant ainsi une dynamique unique dans cette région.
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